Résumé : Après avoir découvert la face cachée d’Hardin, Tessa s’enfuit auprès de sa mère. Désarçonnée, la jeune fille ne sait plus qui croire ni que penser. Mais au fil des jours, il apparaît qu’elle est totalement incapable de se passer d’Hardin. Désormais, il n’y a plus de retour en arrière possible. Elle est condamnée à l’aimer, envers et contre tout. L’insoutenable cliffhanger de la fin du tome 1 ne me laissant guère le choix, je me suis ruée sur le second livre de cette saga, impatiente de découvrir la suite des aventures de Tessa et Hardin. J’avais lu et entendu de nombreux avis à propos du tome 2, considéré comme « l’épreuve » de la série. Effectivement, il est plus long que le premier tome et que tous les autres de la saga, et je peux comprendre que ces allers retours constants puissent être fatigants. Pourtant, je l’ai lu assez facilement, happée par les aléas de ce couple aussi destructeur que passionné.
J’ajouterais même que j’ai trouvé le premier tome plus répétitif que le second, qui confronte les personnages à des situations inédites, comme la rupture, la confrontation entre la mère de Tessa et celle d’Hardin, ainsi que de nouvelles révélations sur le passé du bad boy. Aussi, j’ai apprécié l’alternance de point de vue dans ce tome, alors que le tome 1 était focalisé sur Tessa. Cela permet de mieux comprendre le personnage d’Hardin, mais aussi d’innover par rapport au tome 1. D’autant plus que les voix des personnages sont bien distinguées. Chacun a son langage, son histoire et une manière de penser qui lui est propre. Et, bien entendu, en tant que fan inconditionnelle de Twilight, je ne pouvais passer à côté de la référence d’Anna Todd à Tentation. De même qu’Edward quitte Bella pour la protéger du monstre qu’il croit être, Hardin tente vainement de s’éloigner de Tessa, quitte à ce qu’elle se méprenne. Cet étrange mélange d’influences, entre Jane Austen et Stephanie Mailer, m’a séduite et convaincue de poursuivre ma lecture. À l’heure où j’écris, je suis plongée dans le Tome 4, que je ne devrais pas tarder à achever, et j’ai du mal à réaliser que cette belle histoire tire à sa fin ! Alors oui, le style est simpliste, mais je pense que cette simplicité sert le naturel des personnages et permet de leur donner corps. Surtout, Anna Todd écrit pour s’amuser, et de manière totalement décomplexée. Plus j’avance dans sa saga, plus j’apprends à me dédouaner des mots pour me consacrer à l’histoire qu’elle nous raconte, l’histoire d’un amour destructeur et inextricable, envoûtant et exténuant. Elise
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Une expérience apocalyptique ...Résumé : Alors qu’il est sur le point de prendre sa retraite, Jesse, inspecteur de renom, rencontre une curieuse jeune femme du nom de Stephanie Mailer. Celle-ci insinue que la première enquête qu’il a résolue, vingt ans auparavant, repose en vérité sur un mensonge. Deux jours plus tard, le policier reçoit un appel : Stephanie a disparu. À une semaine de son départ de la brigade criminelle, Jesse décide d’élucider ce mystère. Entraînée par le succès du « Livre de Baltimore » et de la « Vérité sur l’affaire Harry Québert », j’ai décidé de me plonger dans les quelques huit-cent pages de « La disparition de Stéphanie Mailer ». Pleine d’entrain, j’ai entamé ma lecture avec espoir, et ce malgré la déception qu’avait été « Les Derniers jours de nos pères ». J’avais alors mis ma désillusion sur le compte du genre du roman (des histoires d'espionnage, pas franchement mon truc si je dois être honnête) et étais ravie de retrouver cet auteur dans un registre policier.
J’étais donc persuadée d’aimer ce livre, ou tout du moins que ses pages se tourneraient à toute vitesse. Je vous laisse donc imaginer ma surprise lorsque j’ai constaté que … ce roman était sans doute un des plus mauvais qu’il m’ait été donné de lire. D’ailleurs, j’ai longtemps repoussé le moment d’écrire cette critique, par peur d’être trop virulente. Je pensais que peut-être, avec le recul, je pourrais envisager ces heures perdues à déchiffrer la prose de Monsieur Dicker sous un angle nouveau, plus positif, qui sait ? Je suis de celles qui pensent qu’en chaque livre se cache un trésor perdu, un message, la pièce d’un puzzle qui nous compose et s’ajoute à la mosaïque de la personne que nous sommes. Mais là … j’ai beau me creuser, je ne trouve rien de positif à dire sur ce livre ! En plus de coûter effroyablement cher, il est d’une longueur insoutenable. Plusieurs fois, j’ai voulu abandonner. Plusieurs fois, j’ai maudit mon petit côté maniaque et perfectionniste et ai repris, à contrecœur, ma lecture. En ce qui concerne les personnages, ils sont inconsistants, irréalistes et surtout, stupides. Pour garder un semblant de suspense, les policiers refusent de se partager certaines informations sur l’enquête, voire oublient carrément de se tenir au courant des tenants et aboutissants de l’affaire. D’autant plus que le jeune Genevois accumule les clichés sans aucune vergogne : du vieil inspecteur de police détruit par les aléas de la vie au maire corrompu, tout le monde y passe ! Quant aux dialogues, ils sont beaucoup trop nombreux, trop longs, et irréalistes. Plutôt que de laisser le narrateur développer l’intrigue, les personnages eux-mêmes se chargent d’exposer les faits l’un à l’autre, de manière artificielle et incroyablement ennuyeuse. Le style, au passage, est diablement pauvre. Mais le pire repose certainement dans la transparence des intentions de l’auteur. Plusieurs fois, je me suis fait la réflexion « donc là je suis censée penser que c’est lui le coupable. Sauf que non vu qu’il reste deux-cent pages ». Ce manque de subtilité, dans un thriller, est, selon moi, plus que problématique. Enfin, le dénouement est banal. Je ne dirais pas que je m’y attendais, ce serait faux, mais en discutant avec des amateurs de romans policiers (car je n’en lis qu’occasionnellement), j’ai appris que ce « retournement de situation » avait maintes fois été employé. En conclusion, je pense pouvoir résumer mon opinion vis-à-vis de ce livre en une phrase : « Tout ça pour ça ». Je suis déçue, vraiment, je pense même regretter d’avoir lu ce livre, ce qui ne m’étais à vrai dire jamais arrivé. Elise Résumé : Tessa, 18 ans, est une maniaque du contrôle. De son emploi du temps à sa garde-robe, elle ne laisse rien lui échapper. Mais alors qu’elle entre à l’université, une rencontre va bouleverser sa vie. Hardin Scott, bad boy percé et tatoué, lui fait perdre pied. Pour lui, elle est prête à lâcher prise, quitte à sacrifier sa vie parfaite. Je n’avais jamais entendu parler d’After avant sa sortie au cinéma. La bande-annonce ne m’avait absolument pas donné envie d’en savoir plus et j’avais donc beaucoup d’a priori par rapport à cette saga. Par ailleurs, je n’ai eu que des échos négatifs de ce film, décrit comme très banal comparé à ce qu’était initialement l’histoire d’Anna Todd. Cependant, ces critiques provenant de personnes qui disaient avoir apprécié les livres, j’ai été interpellée. Aussi, ma curiosité l’a emporté et j’ai décidé de lire au moins le premier tome, pour me faire ma propre opinion.
Et je n’ai pas été déçue ! Les personnages sont travaillés et attachants. La narration a beau être simple, le lecteur se représente sans aucun mal Tessa et Hardin, si bien que l’on se retrouve rapidement très impliqué dans leur histoire. Aussi, contrairement à ce qu’on pourrait penser, je ne trouve pas cette histoire si « cliché » qu’il n’y parait. En effet, le synopsis de base manque d’originalité, mais au fil des chapitres, Tessa et Hardin apparaissent plus profonds qu’il n’y parait. De plus, alors que la plupart des livres de ce genre auraient tendance à se terminer en happy-end, cette relation est indubitablement toxique. Or, la complexité et le paradoxe de ce genre de relation est très bien décrit. Et … j’avoue avoir un faible pour les histoires qui se terminent mal. Mais le principal atout – et le secret du succès - de ce livre est certainement son addictivité. Les pages se tournent toutes seules, les mots s’enchaînent les uns aux autres, les scènes défilent à toute allure. Sitôt ma lecture achevée, j’ai couru acheter la suite … qui était en rupture de stock! Bien entendu, ce livre n’est pas un chef d’œuvre de littérature. Au contraire, le style est très peu travaillé, je ne compte pas le nombre de « Il est trop beau » et de « Je ne pourrais pas le supporter ». De plus, j’ai eu, au cours de ma lecture, l’impression que le texte avait été édité « à la va-vite ». Effectivement, plusieurs répliques ne sont pas marquées par des tirets. Cela revient à plusieurs reprises dans le texte et je dois bien admettre que, pour un livre qui est censé être un « phénomène mondial », j’ai été étonnée qu’aucun correcteur ne semble avoir pris la peine de relire le manuscrit. Malgré tout, les points positifs surpassent les points négatifs, si bien que je lirais, sans hésitation, la suite de la saga et me régale d’avance d’en apprendre plus sur ces personnages. D’autant plus que la fin du premier tome est à couper le souffle ! En effet, je ne pense pas qu’il faille adopter un point de vue trop « snob » par rapport à ce genre de littérature. Oui, ce n’est pas du Victor Hugo, et alors ? Personne n’est Victor Hugo, à part Victor Hugo lui-même, et ce n’est pas une raison pour ne pas écrire. Au fond, dans ce cas précis, le style n’a pas vraiment d’importance, car Anna Todd parvient à nous emporter au travers de cette histoire, et d’après ce que j’ai lu, a même suscité quelques vocations. J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre et au fond, n’est-ce pas le plus important ? Elise Résumé : Jeanne est une fille du 19e siècle qui appartient à une classe aisée. Très jeune, elle est envoyée au couvent, pour parfaire à son éducation, de telle manière que, lorsqu’elle en sort à 17 ans, elle ne sait rien. Ignorante du monde et de ses réalités, la jeune fille se marie précipitamment, avec un homme dont les manières avenantes se révèlent rapidement n’être qu’artifices. Pour survivre à l’échec de sa vie, Jeanne se réfugie dans la religion et l’amour maternel. Mais elle n’y trouvera que de nouvelles déceptions… Lorsque Jeanne sort du couvent, sa vie n’est pas encore écrite. Elle ne sait pas qui elle épousera, où elle voyagera, … Rapidement, le mystère disparaît. Un seul chemin s’offre à elle, avec de nombreuses peines, mais aussi des joies.
J’avais lu de nombreuses critiques très positives d’Une vie, et je m’attendais donc à être immédiatement séduite. Cela n’a pas été le cas, peut-être à cause de mes trop grandes attentes. J’ai pris quelques jours pour finir les premières pages, tant elles me semblaient descriptives. Et puis, je suis arrivée à la description de Lison. Le portrait de cette femme, si effacée dans sa vie qu’elle apparaît à peine, m’a beaucoup touchée. Après cela, je n’ai pu me détacher de ce roman avant de l’avoir terminé, émue jusqu’à la fin. Plongée dans la vie de Jeanne, nous ressentons ses déceptions, ses amours, ses évolutions, d’adolescente ignorante à vieille femme ruinée. Nous percevons également sa perception du temps, si précise au début, et puis plus vague à mesure que les années passent et qu’elles s’engluent dans la routine. L’ensemble de cette personnalité complexe, que ce soit son amour obsessionnel pour son fils ou son dégoût pour ‘‘les choses de la chair’’, est décrite avec un grand talent. Les phrases de Maupassant sont précises, descriptives mais (sauf au début) jamais ennuyeuses. Elles nous entrainent dans ce décor magnifique et décalé d’un château en pleine campagne, au 19e siècle. La magie de ce lieu et de cette époque est tout simplement envoûtante car elle m’a rappelé les contes de mon enfance, et aussi mes cours de Français (j’avais eu mon examen deux jours avant). C’est dans ce paysage romanesque que vivent Jeanne, ses parents, son mari… Jeanne est au centre du récit mais les autres personnages ne manquent pas de consistance. Ainsi, le comportement de son mari est assez réaliste, ce qui va d’ailleurs entraîner bien des malheurs pour la jeune femme. Malgré ces nombreuses déconvenues, une Vie n’est pas un roman triste. Maupassant nous livre ici un message sur la vie, certes mitigé, mais que personnellement je trouve très juste : « La vie, voyez-vous, ça n’est jamais si bon ni si mauvais qu’on croit. » Rapha Résumé : 2012, plateau de France Télévisions. Olivier s’apprête à enregistrer l’émission du dimanche, Questions pour les Superchampions, suite à ses deux victoires consécutives à l’émission journalière. A la clé, le titre de Superchampion et 30 000 euros. L’occasion pour lui de changer de vie… Voilà des mois qu’Olivier Liron inondait mon fil d’actualité, attisant ma curiosité. A l’occasion de son passage à Bruxelles, j’ai donc été le rencontrer en dédicaces et me suis procuré son livre. Ma sœur l’a immédiatement lu et chaudement recommandé. Malheureusement, la vie est cruelle et exige parfois qu’on fasse autre chose que de lire. Le temps manquant, j’avoue avoir laissé traîner ce livre sur une étagère quelques mois… Cette semaine, j’ai enfin pris le temps de consacrer quelques heures à Olivier Liron, lecture d’autant plus d’actualité qu’il vient de remporter le prix des blogueurs, il y a quelques jours à peine.
Ce roman relate une journée de la vie d’Olivier Liron, et pas n’importe laquelle : celle où il a décroché le titre de Superchampion du célèbre jeu télévisé présenté par Julien Lepers. Résumé ainsi, ce livre n’avait rien pour me plaire, n’étant pas une grande amatrice des jeux télévisés. Et pourtant… Einstein, le sexe et moi ne se résume pas à un compte rendu d’une émission de Questions pour un champion. Par ce livre au pitch déconcertant, Olivier Liron nous offre un aperçu du monde tel qu’il le voit. Son monde. Par ce témoignage, il dénonce la cruauté de ses camarades et l’absurdité du système scolaire. Mais ce n’est pas tout. Olivier Liron adopte également un style concis, incisif, mais non moins dénué de poésie. Cette plume élégante n’est pour autant pas dépourvue d’humour. L’auteur aborde ainsi, tour à tour, des sujets très sérieux, puis détend tout naturellement l’atmosphère. De ce point de vue, le roman est très bien équilibré. J’ai aussi beaucoup aimé la dimension de suspense qu’apporte l’auteur à son récit. Bien qu’il retranscrive à l’identique certains passages de l’émission, je me suis surprise à ressentir une certaine angoisse aux moments forts du jeu. Alors même que si j’avais regardé l’émission depuis mon canapé, je serais restée tout-à-fait indifférente ! Mais le fait d’avoir le point de vue d’Olivier apporte une réelle plus-value : je voulais absolument qu’il gagne et que Michel perde. En somme, je suis ravie d’avoir assouvi ma curiosité et ne manquerais pas de suivre les activités futures de cet auteur. En espérant qu’il nous réserve encore d’autres belles surprises ! Elise Résumé: La vie s’écoule, morne et grise, dans cette petite ville du Brabant Wallon lorsqu’Ariane surgit de nulle part. Sa vivacité, son originalité et sa beauté attirent, sa méchanceté et sa cruauté fascinent. Progressivement, elle s’immisce dans la vie de notre héroïne. Se tisse entre les deux jeunes filles un lien très fort. Trop fort. Malsain. Il y a un an environ, à l’occasion de la foire du livre de Bruxelles, j’ai assisté à une interview de Myriam Leroy. Accompagnée de deux autres auteurs, elle discutait de son premier roman, Ariane. Des mois plus tard, je suis tombée dessus par hasard en librairie et, ma curiosité l’emportant, je me suis ruée sur ce livre qui, à première vue, de par la sobriété de sa couverture, ne paie pas de mine. Ce livre n’a pas fait long feu puisqu’à peine acheté, le voici déjà terminé. Effectivement, l’écriture de Myriam Leroy est très fluide, et je dirais même envoûtante. Ses mots sont durs, impitoyables, mais nécessaires. Le style est travaillé et élégant, mais jamais alambiqué. Outre un style impeccable, la jeune auteur dresse le portrait de personnages complexes, et pourtant criants de vérité. Chaque phrase, chaque mot exhale d’une grande sincérité. Son récit sonne si juste qu’à plusieurs reprises je me suis fait la réflexion qu’elle avait certainement fait l’expérience de ce genre de relation . Et si ce n’est pas le cas, je ne peux qu’applaudir face à un tel réalisme. Par ailleurs, ses personnages ont beau être sombres, elle parvient à nous les rendre attachants, davantage humains que diaboliques. Ce roman joue également sur l'ambiguïté de l'identité du narrateur, réel ou imaginaire, et suscite une réflexion sur les stratégies narratives dont il fait usage. En effet, Myriam Leroy se plait à tourner son lecteur en bourrique, notamment en insistant sur les arrangements qu’elle a du faire avec la réalité pour écrire son histoire - qui pourrait très bien ne pas être la sienne. "Peut-être bien que oui, peut-être bien que non". Ainsi pourrait-on résumer les curieuses confessions de l'auteur à propos de son travail d'écriture. Car peut-être qu’au fond, son point de vue est biaisé et n’est jamais que sa réalité à elle. Peut-être même que rien de tout cela ne s'est jamais produit. J'ai aussi beaucoup aimé le bouleversement dans la chronologie du récit. Les anticipations permettent d'instaurer un climat confus qui convient tout-à-fait à l'état d'esprit du personnage principal. Les rétrospections rompent la monotonie du récit, si bien que malgré l'absence de suspense, je ne me suis pas ennuyée une seconde. Mais Ariane, ce n’est pas seulement un livre sur les relations toxiques. C’est aussi le portrait d’une vie incolore qui peine à prendre du sens, une personnification de la folie et une réflexion sur le suicide et la place de la femme dans notre société. Cette femme qui croit aux diktats des magazines comme en une religion. Celle qui en arrive à souhaiter mourir pour ne pas vieillir. Celle qui peine à se construire car on ne la laisse pas exister. En conclusion, je ressors grandie de cette lecture. Cette auteur a, de toute évidence, beaucoup de talent. J’espère qu’elle continuera d’écrire et nous fera encore profiter de sa plume. Elise J'en étais sûre. Notre binôme était surnaturel. Nous étions plus que la somme de nos parties, nous étions cette complétude en tous points soudée dont naissaient les rayons laser et les pouvoirs magiques. Nous imaginions avoir en poche deux médaillons orphelins, le croissant de lune et le soleil qui, s'emboîtant, devenaient la clef des Mystérieuses Cités d'or. Sauf que l'univers auquel notre union donnait accès était un royaume de ténèbres, peuplé de démons ondulant dans la brume humide du crépuscule. Dans notre souterrain, à quelques mètres sous la surface des hommes, nous nous accordions le droit de lâcher les monstres intérieurs qui grattaient à nos portes. Résumé : Après la mort de son oncle, Jonathan et son épouse s’installent dans l’appartement du défunt. Ce dernier ayant laissé pour seule recommandation à son neveu de ne surtout pas s’aventurer dans sa cave, Jonathan, intrigué, se pose de nombreuses questions sur cet oncle qu’il n’a au fond que très peu connu. Il cède finalement à la curiosité et disparaît mystérieusement dans les méandres du sous-sol parisien. On m’avait dit que Bernard Werber était un homme talentueux, qu’il parvenait à rendre le sujet le plus soporifique qui soit intéressant et, en somme, qu’il était un écrivain de génie. Après avoir entendu plusieurs retours de ce genre et avoir écouté plusieurs de ses conférences, j’ai donc décidé de me pencher sur son livre le plus connu : les Fourmis. J’ai entamé ma lecture, je l’avoue, avec une pointe de défi. Alors comme ça vous pensez être capable de me faire aimer la science, Monsieur Werber ? Alors comme ça vous prétendez m’intéresser aux fourmis ? Et très honnêtement, j’en doutais.
Les premières pages ont confirmé cette impression. Je trouvais les passages focalisés sur la fourmilière ennuyeux, et attendait avec impatience qu’on en revienne aux humains. Mais petit à petit, l’étrange organisation de ce monde miniature m’a interpellée, et je me suis prise à suivre avec intérêt les aventures de ces petites bestioles. Ainsi, j’ai été frappée de voir se déployer devant moi un monde totalement inconnu, alors même qu’il était depuis toujours à mes pieds. Je ne peux que m’incliner face à cette originalité, mêlée à une ambiance de thriller qui poussera même les lecteurs les plus réticents face à ce sujet hors du commun à poursuivre leur lecture. Par ailleurs, j’ai beaucoup aimé la dimension épique de cette histoire. Les fourmis sont en effet caractérisée par leur dévouement et le sens du sacrifice, manière de penser très différente de l’homme, bien plus individuel, mais qui n’est pas sans rappeler les héros de tragédie grecque. Cependant, je ne pense pas lire la suite de la trilogie. Tout simplement car pour moi, ce premier tome ne réclamait nulle suite. L’intrigue était résolue, le lecteur sait enfin où était passé Jonathan, et quelle était la menace qui pesait sur la colonie de Belokhan. J’aurais bien trop peur d’être déçue en lisant la suite ! En somme, je vous recommande vivement ce livre, même si comme moi, vous n’êtes généralement pas friand de ce genre de littérature. Et même si les premières pages se tournent difficilement, je vous encourage à persévérer. Car quoi qu’il arrive, je suis certaine que cela ne ressemble à rien de ce que vous avez pu lire auparavant et que vous vous en souviendrez longtemps. Elise Résumé : Anthony, Stéphanie et Hacine vivent tous trois à Heillange, dans la France profonde. Pendant six ans, leurs destins se croisent et se décroisent. Chacun de leur côté, ils grandissent et évoluent, avec un commun espoir : celui de quitter la vallée. Suite à l’annonce du prix Goncourt 2018, intriguée par cette verdoyante couverture, j’ai entamé la lecture de Leurs enfants après eux, ou le roman que je n’aurais jamais cru pouvoir aimer. L’intrigue tourne en effet principalement autour d’un vol de moto, un sujet a priori qui ne me correspond absolument pas. Et pourtant, au fil des pages, mon scepticisme s’est envolé et je me suis laissée séduire, envoutée par cette atmosphère toute particulière que l’auteur parvient à mettre en place. Je pense d’ailleurs que c’est ce qui m’a le plus plu dans ce livre : cette ambiance mélancolique, lourde et oppressante. Les personnages sont comme enfermés dans leur vie, condamnés à reproduire les destins médiocres qui furent ceux de leurs parents. A cela s’ajoute une atmosphère presque irréelle, due au fait que les protagonistes sont plus ou moins défoncés en permanence. J’ai aussi beaucoup aimé l’aspect « géographique » du récit. Les événements sont situés dans un espace bien précis, lequel apparaît comme l’unique constante du roman, tandis que les personnages changent d’année en année. Chaque endroit de la vallée est attachée à des souvenirs, ce qui accentue encore les sentiments de nostalgie et de regret, omniprésents. Aussi, la narration se focalise alternativement sur différents personnages, ce qui permet de comprendre la psychologie de chacun d’entre eux. Le personnage principal reste bien évidemment Anthony, mais l’auteur a également pris la peine de dresser un portrait à la fois concis et détaillé de Stéphanie, Vanessa, Hacine, le père, la mère, et bien d’autres. J’avais pourtant quelques réticences en commençant ce roman, car j’avais l’impression que l’auteur se forçait « à parler jeune », perdant ainsi de sa spontanéité. Mais au fil des pages, Nicolas Matthieu semble trouver son ton, lequel sonne incroyablement juste. Et c’est sans doute pour cela que ce roman m’a autant plu : parce que je ne m’y attendais pas. Ce fut une véritable surprise, un coup de cœur - un coup de foudre même! - que je recommanderais à n’importe qui. Car, outre toutes les raisons que j’ai évoquées ci-dessus, il a ce je-ne-sais-quoi qui fait qu’il m’a touchée, émue, bouleversée. Elise Rien qu'à la regarder, Anthony se sentait mal. Ces femmes qui, d'une génération l'autre, finissaient toutes effondrées et à moitié boniches, à ne rien faire qu'assurer la persistance d'une progéniture vouée aux mêmes joies, aux mêmes maux, tout cela lui collait un bourdon phénoménal. Dans cette obstination sourde, il devinait le sort de sa classe. Pire, la loi de l'espèce, perpétuée à travers les corps inconscients de ces femmes aux fourneaux, leurs hanches larges, leurs ventres pleins. Anthony détestait la famille. Elle ne promettait rien qu'un enfer de reconduction sans but ni fin. Lui ferait des voyages et des miracles. Il s'autoriserait des choses ; il ne savait pas quoi au juste. Résumé : Elie, à la tête d’un cabinet d’ethnopsychiatrie, voit son âge avancer et ses responsabilités professionnelles diminuer. Un jour, une jeune femme tzigane d’une vingtaine d’années débarque au cabinet avec un enfant, plongé dans un profond mutisme. Sur le point de mourir, elle confie son fils à Elie, qui lui semble digne de confiance. Ce dernier réalise bien vite qu’Elie est tout sauf un enfant ordinaire… Tobie Nathan, ethnopsychiatre d’origine égyptienne, signe avec l’Evangile selon Youri son treizième roman, un chiffre qui, à supposer que l’homme soit aussi superstitieux que son personnage, a dû lui causer nombre d’angoisses. En effet, le héros et narrateur de cette histoire présente de nombreuses similitudes avec cet auteur et psychanalyste renommé, à commencer par sa profession.
De manière globale, je dirais que ce roman n’est pas mauvais. Le vocabulaire est abordable, sans pour autant que le style soit négligé. L’écriture est en effet recherchée, et empreinte d’une poésie toute particulière, qui donne de l’authenticité, et je dirais même du coffre à ce roman. Malheureusement le style est bien trop soigné dans les dialogues et sonnent faux. J’ai également relevé une phrase qui me chiffonne : « C’était la charcutière de la rue Mouffetard qui n’en pouvait mais des boules qui apparaissent sur son corps ». Une faute de frappe certainement, mais pour un livre des éditions Stock, je ne comprends pas que la correction ne soit pas plus rigoureuse. En ce qui concerne l’histoire en elle-même, au départ, l'intrigue part dans tous les sens, si bien que j'avais du mal à comprendre où voulait en venir l'auteur. Mais bien vite, il rectifie le tir, et je dois bien admettre que je ne me suis pas ennuyée. Les événements s’enchaînent bien, et les thèmes abordés sont passionnants. Ainsi, il est question de notre monde, impie, peuplé d’hommes et de femmes perdus dans la masse, sans aucun repères. Dans ce monde, personne ne croit, personne ne parle, et tout doit nécessairement être expliqué rationnellement. Les autorités ne laissent de ce fait plus la place aux miracles, à la magie, ou encore à la foi. C’est alors qu’intervient Youri, dieu moderne capable des cataclysmes les plus désastreux comme des guérisons les plus soudaines. Outre la religion, l’auteur s’intéresse à l’immigration, à la politique, au terrorisme, aux cultures étrangères. C’est donc un roman qui nous fait réfléchir à toutes sortes de sujets, écrit avec beaucoup d’intelligence. Toutefois, un élément m’a empêchée de pleinement profiter de ma lecture : le personnage principal. Imbu de sa personne, il est le stéréotype même du vieux beau, profitant honteusement du complexe d’Œdipe non résolu de jeunes femmes incestueuses. La première, dévastée, vient de perdre son père, la seconde a vécu en couple avec son paternel pendant vingt ans, et est par ailleurs sa patiente. J’ai aussi trouvé que pour un ethnopsychologue, il ne semblait pas très qualifié. Ainsi, lorsqu’il s’entretient avec la grand-mère de Redha ou Mirrha, il met souvent les pieds dans le plat et doit se faire expliquer toutes les coutumes tziganes par la traductrice. Malgré son ignorance, il rappelle fréquemment qu’il est une pointure dans son domaine, bien supérieur à ces pauvres manants qui se font payer leurs services. A cela s’ajoute un comportement assez irresponsable vis-à-vis de Youri, libre de se promener seul dans Paris à l’âge avancé de huit ans, mais nous mettrons cela sur le compte de la maturité de l’enfant. En somme, ce personnage m’a semblé si condescendant que je ne suis pas parvenue à m’y attacher. Je n’ai donc pas été touchée par cette histoire, ni par aucun des personnages mis en scène d’ailleurs, mais j’ai aimé réfléchir à ces différents sujets. Une lecture en demi-teinte, donc. Elise Résumé: En 1152, Aliénor d'Aquitaine décide de mettre fin à son mariage avec Louis VII, roi de France, pour épouser Henri Plantagenêt, roi d'Angleterre. Mais son bonheur d'avoir trouvé un adversaire à sa mesure disparaît bien vite lorsqu'elle réalise que, bien loin de lui offrir le pouvoir et la liberté qu'elle escomptait, a l'intention de conquérir son Aquitaine. La reine s'allie donc à ses fils, Richard, Henri et Geoffroy, afin de mener sa révolte. A mi-chemin entre le roman et le récit historique, ce livre nous conte l’histoire d’Aliénor d’Aquitaine, à travers les yeux de son fils, Richard Cœur de Lion. Il décrit sa mère, leur relation, mais aussi un climat familial bien particulier, ainsi qu’une époque tout-à-fait singulière, qui me fascine autant qu’elle me révulse (ou me dérange, pour paraphraser Mozart l’opéra rock).
Je n'avais jamais lu de roman historique jusqu'à présent, et je ne suis pas déçue de l'expérience. J’ai globalement apprécié ma lecture, mais je ne saurais dire qu’elle m’a réellement marquée. En effet, cette époque reste fort éloignée de notre quotidien, aussi inaccessible que le mystérieux personnage d’Aliénor. Il est donc très difficile de s’y identifier, de se sentir concerné par les problématiques qu’elle met en avant. Aussi, si vous n’êtes de base, pas intéressé par l’histoire médiévale, je ne pense pas que ce livre pourra vous plaire. De nombreux passages en effets sont consacrés au récit des batailles des frères Plantagenêt contre leur père, et même en étant intéressée par l’histoire de France, je dois bien avouer que j’ai trouvé ces pages longues à lire. Mis à part cela, le style est, de mon point de vue, agréable à lire, mais sans être exceptionnel. Il est par ailleurs quelquefois alambiqué, c’est-à-dire que certaines phrases ne sont pas directement intelligibles. Plusieurs fois, j’ai du relire une seconde fois une phrase pour comprendre les rapports entre ses différents éléments. Cela révèle un certain travail de l’auteur, et ce genre d’écriture plaira surement à certains, mais pour ma part, je préfère les mots bien agencés, qui donnent l’impression de ne pas avoir été travaillés. Concernant l’histoire en tant que telle, et en faisant abstraction des récits de batailles ou de partages de terres qui m’ont ennuyée, j’ai éprouvé un réel plaisir à me plonger dans le quotidien de ces personnages. Mais ce qui m’a le plus plu dans ma lecture, c’est qu’elle m’a donné l’occasion d’en apprendre plus sur cette famille, et sur l’histoire d’une femme fascinante. Je trouve la démarche de mélanger fiction et réalité très intéressante, elle permet d’apprendre sur notre histoire de manière ludique. D’ailleurs, l’auteur le dit elle-même dans sa postface, la démarche du romancier et celle de l’historien ne doivent pas s’opposer, mais se compléter. Je suis tout-à-fait d’accord et je pense que tous les romans historiques doivent aller en ce sens. J’ai beaucoup plus de facilité à retenir des faits lorsqu’ils sont mis en scène dans une fiction, alors que je n’imaginerais pas de lire un livre d’histoire pur et dur pour le plaisir ! Enfin, le fait de donner à ces personnages un caractère et une véritable personnalité permet de donner corps à Aliénor, Richard, Henry et toute sa clique. Je me suis en effet souvent fait la réflexion que les personnages historiques, bien qu’ils aient réellement existé, demeuraient toujours, à nos yeux, très inconsistants. C’est donc satisfaite des enseignements que j’ai reçus que j’ai refermé ce livre, avec une petite pointe de regret néanmoins, car bien que la psychologie d’Aliénor, du Plantagénêt et de son fils soit très bien développée, Richard Cœur de Lion tue, viole et massacre sans aucun scrupule, apparaissant comme un personnage tout-à-fait inhumain, auquel il est difficile de s’attacher. Or, j’aurais aimé que l’auteur insiste sur les mœurs particulières de l’époque, l’éducation dans laquelle ont baigné tous ces gens, qui pourrait expliquer leur mentalité et leur esprit guerrier, en abordant des thèmes tels que la religion, le pouvoir et l’amour de la patrie. En d’autres termes, ce roman reste très factuel, et je pense que quelques excursus au sujet de la culture médiévale n’auraient pas été inintéressants, quitte à ce que le livre soit un peu plus long. Mais cette lecture m’a donné envie de me plonger davantage dans des fictions historiques, un genre que j’ai jusqu’à présent négligé ! Elise |
AuteursRaphaëlle, 17 ans, grande lectrice, du classique à la science-fiction. Archives
Juin 2019
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