Résumé des épisodes précédents : Lou mène une vie ordinaire auprès de ses parents à Stortfold lorsqu’elle perd du jour au lendemain son emploi de barmaid. Elle est alors engagée en tant qu’aide-soignante de Will Trainor, tétraplégique dont elle tombe amoureuse. Il décide néanmoins de se faire euthanasier, ne supportant pas d’être ainsi diminué. Lou lui promet de vivre avec audace et part à Londres, où elle redevient barmaid et rencontre Sam, un bel ambulancier, ainsi que Lili, la fille de Will. Elle se voit ensuite proposer un poste d’assistante à New York où elle commence à travailler pour Agnès, épouse de Monsieur Gopnik, un milliardaire fortuné... Ayant lu les deux premiers tomes de la trilogie, je me devais de terminer la saga et de lire Après tout, le dernier roman de Jojo Moyes. J’avoue également avoir été attirée (voire intriguée) par la stratégie de promotion de ce livre, décrit comme « feel good ». Effectivement, récemment, sont apparus toute une série de livre visant au bien-être et au développement personnel sur la scène littéraire, ce que je ne peux qu’approuver. Toutefois, dans le cas d’une trilogie dont le thème initial était l’euthanasie, j’ai trouvé cela plutôt étonnant. J’ai alors pensé que c’était un tour de maître incroyable que de parvenir à tirer de cette histoire un livre si positif. J’avais donc hâte de lire ce livre et de découvrir comment l’auteur était parvenue à transformer cette histoire au point qu’elle puisse être qualifiée de « feel good ». Malheureusement, cette appellation n’était visiblement qu’une stratégie commerciale. En effet, si le second et le troisième tome sont certes plus légers que le premier, qui abordait un sujet très sensible, ce troisième tome ne m’a absolument pas fait me sentir « good ». Il y est en effet question de mort, de deuil, de relations à distance et de ruptures. Ce sont certes des sujets qui font partie de la vie, et, ne vous méprenez pas, je ne vois aucun problème à ce qu’ils soient abordés dans un livre, mais je déteste qu’on me présente un livre comme ce qu’il n’est pas. Du reste, si je fais obstruction de cette communication douteuse, point de vue contenu, j’ai passé un agréable moment et ne regrette aucunement d’avoir lu ce livre. L’auteur y développe une galerie de personnages très attachants et atypiques, ce qui m’a énormément plu. J’ai ainsi beaucoup aimé retrouver Lou, ses tenues fantasques et son adorable famille. J’ai aussi trouvé très intéressants les nouveaux personnages, dont Madame De Witt, une vieille dame aux allures grincheux qui se révèle avoir un cœur d’or. Je trouve par ailleurs les thèmes abordés intéressants. Effectivement, cela peut sembler très ordinaire à dire mais je pense qu’on ne le rappelle jamais assez: l’argent ne fait pas le bonheur et les apparences sont bien souvent trompeuses. Ces deux dictons vieux comme le monde se confirment ici par l’intermédiaire des Gopnik, famille richissime mais dysfonctionnelle. Malheureusement, du point de vue du style, je le trouve fort simpliste. Les mots ne recèlent aucune poésie, et ne servent bien souvent qu’à à décrire les actions des personnages et les situations dans lesquelles ils se retrouvent. Peut-être est-ce dû à la traduction ? Je trouve cela dommage car le style a pour moi énormément d’importance : il fait en sorte que la lecture apporte quelque chose de plus par rapport à un film, davantage focalisé sur l’histoire. De plus, la correction a visiblement été bâclée. J’ai en effet relevé quelques fautes de frappe dans le texte (notamment un passage qui n’était pas en italique en plein milieu d’une lettre, ce qui pose un problème de compréhension et un magnifique « on pourra pensera à la suite des événements » à la page 558). Enfin, j'ai trouvé que certains passages en disaient trop, servant clairement à introduire la suite ( je pense à la scène de la friperie et de son espace inutilisé à l'arrière pour celles et ceux qui auraient lu le livre). Ce genre d'allusions est fort peu subtile et réduit à néants tout suspense. Heureusement, l’intrigue bien ficelée et les personnages attachants sauvent ce roman. En ce qui concerne la fin, je la qualifierais de satisfaisante. Louisa atteint ses objectifs, trouve le bonheur et tire de son parcours de très belles leçons, mais malheureusement, la scène finale est extrêmement mièvre. Et bien que l’auteur cherche à briser le cliché des retrouvailles romantiques au sommet du Rockefeller center en insistant sur l’abondance de touristes, je pense qu’il aurait mieux valu éviter de terminer là-dessus. Néanmoins, si vous avez aimé les deux premiers tomes, je ne pense pas que celui-ci vous déplaira. Et malgré quelques maladresses dans l’écriture et quelques longueurs (663 pages, tout de même !), je le répète, j’ai passé un bon moment. Elise Les femmes ont toujours dû faire des choix difficiles. Mais on trouve une grande consolation à accomplir simplement quelque chose qu'on aime. Je pensais à la chance que c'était de tomber amoureuse non pas d'un homme extraordinaire, mais de deux - et de votre veine s'ils vous aimaient tous les deux en retour. Je songeai à combien nous sommes modelés par les gens qui nous entourent, et par conséquent au soin qu'il faut mettre à les choisir. Et enfin, je me dis que, malgré tout, il fallait se résoudre à tous les perdre pour pouvoir se trouver vraiment soi-même.
0 Commentaires
Laisser une réponse. |
AuteursRaphaëlle, 17 ans, grande lectrice, du classique à la science-fiction. Archives
Juin 2019
|