Fondation foudroyée et Terre et fondation Résumé : 120 ans après la fin de la trilogie, une nouvelle crise Seldon vient d’avoir lieu. Rapidement réglée, elle laisse pourtant planer l’incertitude. Comment le plan Seldon peut-il être aussi précis, 500 ans après sa création ? La Fondation est-elle toujours manipulée par le Seconde qu’on croyait disparue ? Trevize et Pelorat se lancent à sa recherche. Leur longue quête leur apportera des connaissances inouïes à propos des Robots et de la Terre, la planète des origines oubliée. Après avoir fini la trilogie de la Fondation, je ne me suis pas résolue à me détacher de cet univers. J’ai donc immédiatement commencé la suite, Fondation foudroyée, avec impatience mais aussi avec quelques peurs. En effet, Isaac Asimov a écrit ces suites à cause de l’insistance des fans. L’auteur aurait pu manquer d’inspiration et se contenter de plagier ses propres œuvres. J’ai été heureuse de constater mon erreur. En 30 ans, le style d’écriture d’Asimov, déjà remarquable, a progressé.
Fondation foudroyée et terre et fondation sont des romans. Contrairement à la trilogie, les personnages ne changent donc pas. Nous apprenons ainsi à les connaitre en profondeur en les suivant dans leurs quêtes respectives puisque chacun des personnages a un objectif différent. J’ai trouvé très intéressant de voir comment, malgré tout, leurs volontés différentes les mènent à la même planète. Nous retrouvons également les personnages de la trilogie devenus d’importantes figures historiques. Bien que l’obstination de Trevize m’ait souvent agacée, j’ai beaucoup apprécié les personnages qui nous emmènent avec eux dans leur voyage dans l’inconnu. Les planètes que nous découvrons en leur compagnie nous fascinent, apportent des réflexions grâce aux différents modes de vie des habitants. Par ce biais, Isaac Asimov développe en détail de nombreux thèmes tels que l’utopie, l’écologisme, la politique, l’individualisme, la quête des origines,…Entre autres, il décrit un monde ou l’individualité est poussée à l’extrême : les gens vivent seuls et ne rencontrent jamais d’autres êtres humains. Ils sont égoïstes, privés d’empathie et leur civilisation n’avance plus. Par ailleurs, la question centrale du récit, c’est-à-dire qu’est-ce que l’utopie, suscite de nombreux débats entre les personnages mais ne reçoit pas de réponse : c’est au lecteur de la trouver. Ces livres n’ont selon moi qu’un seul défaut : il y a quelques incohérences entre la trilogie et ces deux suites. Par exemple, dans la trilogie, le commandant Prichter va sur la planète d’origine du Mulet alors qu’on apprend dans fondation foudroyée que celle-ci est inaccessible. J’ai trouvé ces deux livres géniaux et je les conseille à tous les amateurs de science-fiction, même s’ils n’ont pas lu la trilogie. Une fois commencés, je n’ai pas réussi à m’en détacher : je me suis couchée à trois heures du matin pour pouvoir les finir. Rapha
0 Commentaires
Résumé : Paul-Emile, dit Pal, orphelin de mère, vit seul avec son père à Paris lorsque la guerre éclate. Le courageux garçon décide alors de s’engager dans l’armée. Mais lors du recrutement, il apparaît qu’il est le candidat idéal pour rejoindre le SEO, les services secrets britanniques, un programme mis en place par Churchill lui-même afin de combattre l’invasion allemande. Le jeune homme, après une légère hésitation, accepte la proposition et rejoint la section F, dont font également partie Gros, Faron, Stanislas, Aimé, Claude et Laura. Ces derniers, au fur et à mesure des épreuves, deviendront les uns pour les autres comme des membres d’une même famille. Suite à la lecture des deux romans qui ont projeté Joël Dicker sur le devant de la scène, La vérité sur l’Affaire Harry Québert et Le livre des Baltimore, j’ai décidé d’enchaîner avec Les derniers jours de nos pères du même auteur. Je partais plus mitigée, étant donné le sujet du roman, dont l’histoire se déroule pendant la seconde guerre mondiale. Or, je ne suis pas habituée à lire ce genre de livres, et pourtant je restais persuadée que Joël Dicker m’apporterait une belle surprise. A mon grand désarroi, j’ai eu tort. En effet, plusieurs points m’ont déplu dans ce roman.
Tout d’abord, j’ai trouvé que tout dans ce livre, que ce soit les personnages, les commentaires du narrateur ou les dialogues, sonnait affreusement cliché. Ainsi, l’auteur dépeint un personnage principal sans réelle personnalité, si ce n’est celle du héros de guerre par excellence : jeune, beau et courageux. Ce dernier a d’ailleurs écrit un poème en quittant sa ville natale pour le front, récité un grand nombre de fois au cours du récit, au point que c’en devient lassant. Par ces vers, il affirme que lui et ses compagnons sont « les derniers Hommes sur terre », idée qui revient à nouveau à de nombreuses reprises, dans la bouche d’à peu près tous les personnages. Le fait de marteler pendant des pages et des pages la même chose m’a beaucoup dérangée, cela n’apporte rien et donne l’impression que l’auteur est vraiment très fier de son idée. Ensuite, je n’ai pas aimé les personnages, très peu attachants à mon goût. Effectivement, je n’ai pas ressenti la moindre émotion, si ce n’est de l’ennui. J’ai été totalement indifférente à la mort de chacun d’entre eux, justement parce que Dicker a tendance à tirer sur l’ambulance, et à force d’en faire trop, les mots sonnent faux. Aussi, le fait que certains passages soient très techniques m’a beaucoup gênée, car je ne suis pas particulièrement bien renseignée sur le déroulement de la seconde guerre mondiale, et l’auteur semble trouver certains éléments pour acquis. Ainsi, lorsqu’il décrit les différentes missions, les différentes batailles, l’avancement de l’armée britannique, il a tendance à ne pas suffisamment rentrer dans les détails pour que ce soit réellement intelligible. Enfin, j’ai trouvé la fin très longue. Effectivement, il est surtout question des agents survivants, menant leur enquête sur la mort d’un des leurs. C’est assez ennuyeux à lire, étant donné que le lecteur sait déjà toute la vérité sur cette affaire. Il ne peut que constater l’incapacité des personnages. En somme, j’ai trouvé ce livre assez décevant et je n’ai pas pris plaisir à le lire, j’ai même hésité à le terminer. Toutefois, je dois bien lui reconnaître un point positif : il était assez instructif, dans le sens où il m’a appris de nombreuses choses sur les services secrets britanniques, leur fonctionnement, le recrutement et l’entrainement des agents, etc. Elise Résumé : Au lendemain de mai 68, Juliette, Bénédicte et Martine, âgées de dix-huit ans, quittent toutes trois leur petit village de Pithiviers afin de s’établir à Paris où elles espèrent réaliser leurs rêves. Martine aimerait économiser suffisamment d’argent pour s’envoler vers les Etats-Unis, Bénédicte voudrait faire carrière dans le journalisme, et Juliette… n’a aucune idée d’où elle va. Ensemble, elles évoluent et font des choix qui pourraient bien déterminer le reste de leur vie. Il y a quelques mois, j’ai acheté à la foire du livre de Bruxelles un recueil de trois romans de Katherine Pancol – laquelle y était d’ailleurs invitée le samedi pour une séance de dédicaces, mais comme j’y suis allée le dimanche je l’ai manquée de peu. Je suis dégoutée mais revenons à nos moutons. Ce recueil, sobrement intitulé « Premiers romans », regroupe trois de ses premiers succès : Moi d’abord, dont je vous avais parlé dans un précédent article, Vu de l’extérieur, que je n’ai pas encore lu, et Scarlett si possible dont il sera question aujourd’hui. Malheureusement et malgré un titre prometteur (rien de tel qu’une référence à Autant en emporte le vent pour me séduire), je dois bien admettre que j’ai été un peu déçue par ce livre, raison pour laquelle j’ai mis quelques temps avant de me décider à écrire cet article, car j’aime beaucoup Katherine Pancol, tant pour sa manière d’écrire que pour sa personne. En effet, j’ai regardé plusieurs de ses interviews et j’aime beaucoup sa manière de penser et de voir le monde, très positive. Je n’avais donc absolument pas envie d’en dire du mal. Toutefois, n’allez pas penser que j’ai détesté Scarlett si possible. C’est un roman qui se laisse tout à fait lire, je ne peux pas dire que j’ai passé un mauvais moment. J’y ai par ailleurs retrouvé son style élégant et efficace, ainsi que des personnages tout à fait crédibles et très bien décrits, notamment Louis, qui m’a beaucoup plu. Cependant, il n’y a pas vraiment d’intrigue, de fil conducteur, mis à part cette histoire autour du meurtrier de Pithiviers qui arrive assez tardivement et n’occupe pas une place prépondérante dans le récit. Ainsi, j’ai plutôt eu l’impression de lire une suite d’événements, d’anecdotes sans lien entre elles. De la même manière, les trois filles mènent des vies différentes, empruntent chacune leur propre chemin, et il n’y a pas d’autre lien entre elles si ce n’est le fait qu’elles aient été amies par le passé. J’aurais trouvé bien plus intéressant que Katherine Pancol tire de leurs parcours une conclusion commune, une moralité, qu’elle en profite pour aborder un même thème, qui rassemblerait leurs histoires en un tout. Ici, j’ai du mal à comprendre quel enseignement je suis censée tirer de ce roman. Je pense que l'auteur voulait aborder la liberté des femmes après mai 68, mais vu comme ces jeunes filles sont soumises et persuadées que le seul moyen d'arriver à leur fin est de vendre leur corps, je pense qu Katherine Pancol est passée à côté de son réel objectif. De plus, si les personnages sont bien travaillés, les relations qu’ils entretiennent entre eux ne sont absolument pas touchantes. En effet, l’amitié qui lie les trois filles semble même parfois assez malsaine, surtout en ce qui concerne les rapports qu’elles ont envers Bénédicte. Et ne parlons même pas des relations que ces jeunes femmes ont avec les hommes, envers leurs parents ou, dans le cas de Martine, avec sa sœur… J’avais vraiment l’impression qu’au final, personne ne s’aimait ou ne tenait vraiment à qui que ce soit dans ce roman. J’ajouterais à cela, même si ce ne sont que des détails, que je pense qu’il était beaucoup trop question de béton dans ce livre, un sujet qui ne m’intéresse absolument pas. De plus, certains passages sont extrêmement vulgaires, et je ne pense pas que ce langage fleuri apporte véritablement quelque chose à l'intrigue, pour ainsi dire inexistante. Concernant la fin, elle aurait pu être poétique si les personnages, en l’espace de quelques années, n’étaient pas devenus aussi antipathiques, voire aigris (Je pense surtout à Juliette). Je ne conseille donc pas ce livre, et croyez-moi, j’en suis vraiment désolée, mais je pense qu’il est loin d’être le meilleur de l’auteur. Elle a écrit d’autres choses bien plus touchantes, notamment Les hommes cruels ne courent pas les rues et Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi, auxquels j’aurais bien du mal à trouver des défauts. Elise Remarque: malgré tout cela, il faut bien avouer que Katherine Pancol sait manier les mots. Pour preuve, ces deux très beaux extraits. Parce que, même dans la mort, y a les bons et les mauvais élèves... Ceux qui ont droit à un programme spécial à la télé et ceux qui écopent de trente secondes de notule funèbre. Le moyen de passer à la postérité en faisant si court! Faut mourir le bon jour pour ne pas rater sa sortie. C'est ça le bonheur, l'impression d'exister très fort et d'avoir remporté une victoire... C'est une matiere volatile; il se pose un instant, le temps de se faire remarquer, puis repart. On respire, on deplie son thorax, on se dit "je suis bien", mais si on essaie de reproduire cet état si heureux, ça ne marche pas. Le bonheur se méfie des images, des clichés et se tire á toute allure. Résumé : Aline, trentenaire à la vie bien rangée, attend un train dans un café, à quelques mètres de Lucien, un jeune homme séduisant lassé par la vie. Alors que la belle universitaire essaie de percer à jour les secrets de Virginia Woolf, sans qu’elle s’en rende compte, une partie de son âme se détache d’elle et va se loger dans le corps du beau Lucien. Comme je l’ai expliqué dans mes précédents articles, j’ai, au cours de ces derniers mois, développé une grande admiration pour Jacqueline Harpman. Par conséquent, une fois remise de ma lecture de Moi qui n’ai pas connu les hommes, je me suis attaquée à mon troisième roman d’Harpman, Orlanda, l’œil sans doute attiré par ce titre qui n’était pas sans me rappeler un certain Orlando. Il s’agit en effet, comme vous l’aurez sans doute compris, d’un hommage au célèbre roman de Virginia Woolf, dont la poésie m’avait bouleversée. Malheureusement, je n’avais pas poussé ma lecture plus loin, ne m’était pas documentée sur ce roman et n’avait pas cherché à « trouver le sens derrière les mots », ce à quoi ma chère compatriote belge s’est empressée de remédier. Et c’est indubitablement ce qui m’a le plus séduite dans ce livre : Jacqueline Harpman y développe une interprétation tout bonnement fascinante de l’Orlando de Virginia Woolf. Je vous laisse juge : Mais il n’a jamais été un garçon ! s’écria-t-elle. Les sept jours au lit, ma mère m’en a assez bassiné les oreilles, c’est la puberté ! Tout n’est qu’allégorie et c’est elle-même que Virginia raconte ! […] C’est dans l’enfance que les années passent sans qu’on vieillisse ! Et puis le moment du grand changement est venu, il a fallu d’enfant asexué passer à la femme. Ainsi, la plus grande révélation fut pour moi qu’Orlando avait toujours été femme, figurant Virginia Woolf elle-même qui, en passant à l’âge adulte, se voit contrainte de renoncer à sa liberté, car la condition de la femme est emprisonnée de convenances et de règles. Jacqueline Harpman parvient, par cette interprétation, à faire ressortir de ce livre au style alambiqué une vision féministe. Je trouve aussi admirable qu’elle ait trouvé un moyen d’aborder le sujet à sa manière, en lui donnant une signification bien plus limpide que la version originale et une moralité clairement exprimée. Ainsi, chacun de nous devrait s’écouter, ne pas se restreindre à ce que son entourage attend de lui, et tout simplement se laisser être lui-même. A cet égard, cet extrait est très représentatif : On détruit sa vie sans le savoir, pour complaire à des gens qui vous ennuient, mais auxquels on n’arrive pas à résister. En effet, il aura fallu que le pauvre Lucien se retrouve possédé par un inconnu sans attaches aucune à sa famille pour qu’il parvienne à dire non aux attentes illégitimes de sa famille. Car contrairement aux idées reçues, on ne doit pas forcément l’obligeance à sa famille, à partir du moment où elle nous rend malheureux. Cette idée est très peu courante, et encore plus rarement exprimée, alors que ces notions de devoir et d’appartenance familiale empoisonnent la vie de tant de gens. Aussi, tout comme dans le Bonheur dans le crime, l’auteur glisse toute une série d’allusions à son rôle de romancière, tenant entre ses mains le destin de ses personnages, qui semblent pourtant lui échapper. J’aime beaucoup ce genre d’effets littéraires, par lesquels un écrivain se joue de son lecteur. Enfin, la confrontation matérialisée des deux parties opposées d’une seule âme est tout bonnement fascinante. Effectivement, l’étrangeté et l’originalité de la situation m’a subjuguée. En conclusion, alors que les premières pages m’avaient fait craindre une déception (les personnages ne prennent de relief qu’au fil du récit. Au début, ils sont très stéréotypés : Orlando est immature et imbu de sa personne, Aline est vide et sans intérêt), pour toutes les raisons que je viens d’énumérer, j’ai beaucoup aimé une grande partie du roman. Malheureusement, une fois les deux âmes retrouvées, le temps m’a semblé long, il s’écoule de nombreuses pages sans qu’il ne se passe rien de remarquable. Cependant, la fin est conforme à mes attentes, c’est-à-dire spectaculaire et diablement immorale. Avant de vous quitter, toutefois, un avertissement : de longs passages sont consacrés à des supputations sur le livre de Virginia Woolf, qu’il vaut donc mieux avoir lu avant, sans quoi le roman perdrait de sa saveur. De la même manière, il y est également beaucoup question de la Recherche du temps perdu de Proust, que je n’ai pas lu. Il faudra bien sûr y remédier un jour, mais en attendant, une partie de ce livre m’a totalement échappé, ce que je regrette. Elise Elle réchauffa un reste de café -hors la pendaison et autres symptômes excessifs, est-il un geste qui signale plus clairement la dépression que de réchauffer du café au risque qu'il bouille, alors qu'on a tout ce qu'il faut pour en faire du frais? La trilogie de la fondationRésumé: L’Empire Galactique regroupe 25 millions de planètes de la Voie Lactée. Ce nombre ne cesse de s’agrandir par la colonisation des hommes, dotés à présent d’une technologie sans-pareille. Et pourtant… ce grand Empire est destiné à disparaitre. Hari Seldon l’a calculé grâce à la psycho-histoire, science capable de prédire l’avenir. Pour éviter un Age Sombre de 30 000 ans, le psycho-historien a mis au point le plan Seldon, destiné à la création d’un Nouvel Empire dominé par la Fondation, le gouvernement de la plus jeune des planètes… Terminus. Cette nouvelle planète aura à affronter de nombreuses crises mais sera guidée par le plan Seldon et la mystérieuse Seconde Fondation constitués de psycho-historiens. Mais la psycho-histoire est-elle réellement infaillible ? Bien que j’aie grandi avec la série Cosmos, la science-fiction était un genre qui me laissait assez froide. Cependant, j’ai changé d’avis après avoir lu (et adoré) ‘‘Je suis une légende’’. J’ai ainsi lu une série de livres hors-norme, le Cycle de la Fondation d’Isaac Asimov. Ce Cycle étant composé de nombreux livres, je vais écrire plusieurs critiques pour le traiter. Celle-ci portera sur la trilogie de la Fondation, les premiers livres d’Isaac Asimov, rassemblant plusieurs nouvelles écrites par l’auteur. Chaque livre est donc composé de plusieurs sous-parties. Chaque nouvelle raconte comment la Fondation fait face à une crise. Les premières obéissent au plan Seldon et manquent selon moi de suspense : je savais que la Fondation allait gagner même si je ne savais pas comment. Mais les suivantes font apparaitre un nouveau joueur dans l’échiquier que Seldon n’avait pas prévu : son plan s’effondre. Dès lors, tout est à présent possible. Au début, la ressemblance avec Star Wars m’a perturbée. Elle est pourtant logique lorsqu’on sait que cette saga a été une source d’inspiration pour George Lucas. Heureusement, j’ai rapidement dépassé ma gêne grâce à la fluidité de l’écriture. En effet, les explications scientifiques sont simples et peu nombreuses. Grace à elles, cet univers futuriste m’a donc paru réaliste et fascinant : j’avais toujours envie d’en savoir plus. Les nouvelles ne se déroulent pas à la même époque. Entre elles peut se dérouler de 50 ans à deux siècles. Nous découvrons donc à chaque fois (sauf dans le cas de la deuxième nouvelle) de nouveaux personnages. Cependant, nous retrouvons d’une certaine manière les précédents héros, devenus des personnalités historiques. Nous apprenons ainsi comment se forme une légende. Nous voyons également une société évoluer pendant 500 ans. C’était ambitieux mais Isaac Asimov a très bien décrit les changements sociaux, économiques et techniques. L’auteur glisse en outre toute une série d’allusions historiques qui donnent une impression de déjà-vu. Par exemple, la chute de l’Empire Galactique est semblable à celle de l’Empire Romain. Ainsi, il nous livre un beau message que nous comprenons au fur et à mesure de la lecture : les humains ont oublié leurs origines et leurs histoires. L’histoire se répète donc. Malheureusement, sa nature de recueil de nouvelles ne permet pas de pousser une réflexion poussée sur ce sujet. En conclusion, je pense que ces trois livres sont loin d’être les meilleurs de ce cycle. J’ai préféré la suite, Fondation foudroyée dont la critique arrivera très prochainement Rapha La violence est le dernier refuge de l'incompétence. Résumé : Pendant des années, il y eut les Goldman de Montclair et les Goldman de Baltimore, plus riches, plus ambitieux, plus heureux. Marcus, Goldman de Montclair, depuis l’enfance, a toujours été fasciné par ses cousins, Hillel et Woody, les Goldman de Baltimore, avec lesquels il forme le Gang des Goldman. Mais derrière cette façade, apparaissent progressivement des fissures, qui mèneront bientôt à la chute des Goldman de Baltimore, à la grande stupéfaction de Marcus, qui les croyait invincibles. Plusieurs années après avoir lu La vérité sur l’affaire Harry Québert de Joël Dicker, j’ai décidé de me lancer dans la lecture de la « suite », Le livre des Baltimore du même auteur. J’utilise des guillemets lorsque je parle de « suite » car cette histoire est totalement indépendante de la première, seul le personnage principal est le même, à savoir Marcus Goldman, écrivain. Je pense que ce livre a été présenté comme une suite uniquement pour des raisons de marketing, car La vérité sur l’affaire Harry Québert avait été un véritable succès. Je ne dirais toutefois pas que cela me dérange, dans la mesure où cela n’a aucune incidence sur la qualité du roman, qui m’a beaucoup plu. Mais alors que l’Affaire Harry Québert prenait des allures de policier et était essentiellement basé sur le suspense, ce roman puise sa force ailleurs, principalement dans l’écriture fluide et agréable de Dicker. En effet, ce livre se lit très facilement, si bien que le n’ai pas vu défiler ces presque 600 pages. J’ai aussi beaucoup aimé les thèmes que l’auteur a choisi de développer, avec beaucoup de réalisme et de subtilité. Effectivement, il s’agit essentiellement d’un livre sur les rivalités au sein d’une même famille, et sur l’effondrement de celle-ci. Ainsi, l’auteur nous montre comment, très progressivement et de manière insidieuse, la jalousie peut s’installer dans une maison et détruire des hommes. Pourtant, le message final n’est pas négatif, puisque Marcus, le dernier survivant du gang des Goldman, en analysant le passé de sa famille, tire des leçons de leurs erreurs. Il devient ainsi celui qu’il a toujours voulu être, et parvient à trouver un équilibre en allant de l’avant tout en honorant la mémoire de ses cousins. Il y est aussi question d'apparences. Derrière le miroir, les Baltimore ont leurs secrets, leurs défauts et leurs déconvenues. D'ailleurs, Marcus finit par admettre qu'il a sans doute, durant toutes ces années, idéalisé ses cousins, qu'il a perçu d'une certaine manière qui ne correspondait peut-être pas à la réalité. Par ailleurs, Joël Dicker s’écarte parfois de son sujet principal pour glisser quelques réflexions sur la puissance de l’écriture, par laquelle l’écrivain peut faire revivre ceux qu’il aime et réécrire leur histoire, ainsi que sur la notion de rêve. En effet, le ciment même du Gang des Goldman était fait des rêves qui animaient les trois garçons, jusqu’à ce que Woody et Hillel « rentrent dans le moule » comme le dit si bien Dicker, tandis qu’Alexandra et Marcus ne renoncent pas. En outre, les personnages sont réellement attachants et très bien décrits. Certains passages sont également très émouvants, notamment en ce qui concerne le petit Scott. Toutefois, je pense bien que ce qui m’a le plus impressionné, c’est avant tout la narration de cette histoire, complètement désordonnée. Effectivement, l’histoire n’est pas simplement racontée de manière chronologique et selon le principe du narrateur omniscient. Elle nous apparaît du point de vue de Marcus, au fil de ses découvertes, et se développe sur différents niveaux, correspondant chacun à une époque différente. Ces différentes époques s’enchainent les unes aux autres de manière naturelle et tout à fait limpide, sans que l’auteur ne s’emmêle les pinceaux. En conclusion, j’ai passé un très agréable moment et je n’ai aucune réserve concernant ce livre, si ce n’est un point de détail. En effet, il est souvent question du Drame avec un D majuscule, même dans les parties dialoguées. Je trouve que le mot est mal choisi et donne un effet trop théâtral à la conversation. Bien sûr, cela permet de maintenir un certain suspense, mais cela manque de naturel. Elise Beaucoup d'entre nous cherchons à donner un sens à nos vies, mais nos vies n'ont de sens que si nous sommes capables d'accomplir ces trois destinées : aimer, être aimer et savoir pardonner. Le reste n'est que du temps perdu. Les souvenirs, c'est dans la tête. Le reste n'est que de l'encombrement. Résumé : Scout et son frère Jem vivent une enfance paisible dans le comté de Maycomb, entouré d’un voisinage hétéroclite. A quelques maisons de la leur, vit la famille Radley, dont le fils, Boo, n’est pas sorti depuis des années, ce qui intrigue beaucoup les deux enfants. Parallèlement à cela, leur père, Atticus, avocat, défend un noir accusé d’avoir violé une femme blanche. Après vive recommandation de ma sœur (et après deux années passées à remettre à demain cette lecture), je me suis plongée, dans le fameux livre d’Harper Lee, Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, publié en 1960 et rapidement devenu un classique de la littérature anglaise. Vu les échos que j’en avais eus, je m’attendais à être véritablement bouleversée et transportée par ce roman. Or, je dois bien avouer que cela n’a pas été le cas. Mais ma déconvenue tient probablement aux attentes démesurées que j’avais vis-à-vis de ce livre. Par ailleurs, j’ai bien évidemment, en bonne inculte que je suis, lu ce livre en français et non en anglais, ce qui pourrait fausser mon jugement. Aussi, objectivement, je dois bien admettre que cette lecture fut pour le moins agréable et enrichissante. En effet, les relations entre les personnages sont très bien décrites. L’auteur parvient effectivement à faire transparaître de manière subtile la tendresse et la complexité propres aux liens familiaux. Les sentiments représentés sont également très complexes : Harper Lee ne se laisse en effet pas aller à des simplifications ou à la caricature, et ne prend pas peur face aux sentiments contradictoires de ses personnages. Ainsi, Scout voue une grande admiration à Atticus, tout en ayant honte de son vieux père. Elle ressent également de l’admiration pour Jem, lequel l’aime énormément mais la repousse par moment. Aussi, à l’issue du procès, les deux enfants ont des réactions fort différentes, voire opposées, face à l’injustice. Le personnage de tante Alexandra s’avère aussi plus nuancé qu’il n’y paraît. Lors de ses premières apparitions, elle apparaît comme un personnage froid et austère. Elle donne l’impression de partager l’avis général concernant l’affaire Robinson et semble désapprouver la démarche de son frère. Puis, on comprend qu’elle essaie simplement de s’adapter et de survivre dans le monde où elle vit, à savoir un monde dominé par les Blancs et où il est mal vu de s’opposer à la ségrégation raciale. Cette ségrégation, ce racisme est tellement intégré par la population qu’il semble normal, banal, même aux enfants. Ainsi, certaines réflexions que se fait Scout, qui observe ces événements avec son regard d’enfant, permettent de mieux comprendre comment un homme peut en venir à être raciste : tout simplement parce qu’il a été éduqué dans un environnement tel qu’il n’a pour ainsi dire d’autre choix. Ce roman, au-delà de l’aspect sentimental, est donc très intéressant, car il apporte un autre point de vue sur cette période, et aide à comprendre certains comportements qui nous semblent inimaginables. Ainsi, l’homme aura dans la majorité des cas tendance à suivre le groupe, par facilité. Il reste cependant de l’espoir, puisqu’il restera toujours des hommes tels qu’Atticus, prêts à défendre leurs convictions. Je ne pense pas que l’on puisse juger ceux qui se sont finalement ralliés à l’opinion publique, car le seul à s’être opposé à l’ordre établi a risqué sa propre vie ainsi que celle de ses enfants. Cela nous amène à la fameuse question : « qu’aurais-je fait à sa place, dans de pareilles circonstances et face aux mêmes dangers ? » A méditer. J’ai toutefois eu du mal à rentrer dans l’histoire, car j’ai trouvé le début assez long. En effet, le texte, au début, me donnait l’impression d’une simple succession d’anecdotes puériles. Mais ce qui m’a le plus manqué, c’est l’absence de réel fil conducteur. Effectivement, Scout mène simplement sa vie d’enfant, tandis qu’en filigranes, se déroule le procès de Tom Robinson. J’aurais aimé que cette affaire et l’argumentaire qui l’accompagnait occupe une place plus importante dans le récit. De plus, le choix de donner la parole à une petite fille est intéressant, car elle décrit la situation avec toute l’innocence dont seul est capable un jeune enfant. Cependant, cela altère le réalisme du roman, puisque pour une petite fille de sept ans, Scout tient parfois des propos très adultes et ses raisonnements sont par moments trop pertinents pour être crédibles. L’auteur essaie de contrebalancer ces considérations philosophiques invraisemblables par certains traits infantiles dans le style, ce qui, selon moi, sonne assez faux. En outre, à titre purement personnel, je n’aime pas les écritures volontairement enfantines, artificielles, j’ai l’impression que cela n’a pas tout-à-fait sa place dans la littérature. Je ne peux bien sûr pas achever cet article sans mentionner le personnage de Boo Radley, qui apparaît de manière ponctuelle dans le roman, sans que l’on comprenne véritablement son rôle, du moins jusqu’à la fin du livre. Alors, j’ai réalisé que Boo était en fait une sorte de double de Tom Robinson, un oiseau moqueur, un être différent que les gens ont tendance à malmener sans raisons. Face à ce monde injuste et cruel, Boo a choisi l’isolement, à l’inverse de Tatie Alexandra qui, bien qu’elle ne partage pas -leurs opinions, socialise avec une communauté de femmes blanches persuadées d’être supérieures simplement de par la couleur de leur peau. Ce n’est bien entendu que mon opinion et mon interprétation du roman. Effectivement, ce qui en fait sa richesse, c’est avant tout qu’il offre plusieurs clés d’interprétations, notamment en ce qui concerne le sens métaphorique du titre (à l’origine To Kill a Mockingbird, la traduction française est plus explicite, puisqu’elle reprend le positionnement d’Atticus, à savoir que tuer un oiseau moqueur est un péché). Mises à part les deux petites remarques que j’ai pu faire, je pense que Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur mérite amplement son statut de classique de la littérature, qu’il est véritablement formateur car il pousse le lecteur à comprendre l’incompréhensible et véhicule de très belles valeurs. Je ne regrette pas de l’avoir lu, bien que je me sois attendue à une véritable révélation et que j’aie été, de ce fait, inévitablement déçue. Elise Je voulais que tu comprennes quelque chose, que tu voies ce qu’est le vrai courage, au lieu de t’imaginer que c’est un homme avec un fusil à la main. Le courage, c’est de savoir que tu pars battu, mais d’agir quand même sans s’arrêter. Tu gagnes rarement mais cela peut arriver. Il y a quelque chose dans notre monde qui fait perdre la tête aux hommes. Ils ne pourraient pas être justes s'ils essayaient. Dans nos tribunaux, quand c'est la parole d'un homme blanc contre celle d'un Noir, c'est toujours le Blanc qui gagne. C'est affreux à dire mais c'est comme ça. |
AuteursRaphaëlle, 17 ans, grande lectrice, du classique à la science-fiction. Archives
Juin 2019
|