Résumé: Budo est l’ami imaginaire de Max depuis 6 ans (oui, ils se sont trompés dans le titre). C’est rare qu’un ami imaginaire tienne aussi longtemps, mais Max est un enfant particulier. Il a besoin de Budo car c’est son seul ami. Il n’aime pas parler, il ne comprend pas toujours les réactions humaines, il n’aime pas qu’on le touche. Budo vit tant que Max croie en lui. Pourtant, Budo existe en dehors du garçon, il a d’autres amis, d’autres passe-temps. Un jour, Max disparaît. Seul Budo sait où il est, seul lui peut le sauver. Mais il ne peut pas interagir avec le monde réel. Je m’appelle Budo est un roman davantage adressé aux adolescents, mais je pense que les adultes pourraient également l’apprécier. L’écriture très enfantine permet de mieux plonger le lecteur dans cette atmosphère fascinante, voire fantastique. Effectivement, Budo, le narrateur, s’exprime comme un petit garçon parce que la plupart de ses connaissances lui viennent de Max.
Il y a cependant quelques maladresses dans l’écriture, quelques contradictions. Mais cela n’empêche pas de savourer ces phrases simples, et porteuses d’émotions. En effet, ce livre est très touchant car il nous plonge dans l’univers de l’autisme. Dans la première partie, nous découvrons Max, autiste, mais aussi ses parents dont la justesse des dialogues permet de comprendre leur inquiétude pour leur fils. Cette première partie est un peu longue, mais permet de faire monter l’angoisse jusqu’à la seconde, qui prend la forme d’une intrigue policière. Dès lors, le livre devient une course pour libérer Max le plus vite possible, tenue à la décision du garçon : celle de quitter ou non un endroit où il est libre d’être lui-même. Malgré certaines longueurs, j’ai adoré ce roman bien écrit et touchant. Rapha
0 Commentaires
Résumé: Santiago, berger, parcourt l’Espagne accompagné de son troupeau. Suite à un rêve troublant, encouragé par un mystérieux roi, il décide de partir à la recherche d’un trésor caché au pied des pyramides. Il entreprend alors un voyage vers l’Egypte, lequel sera semé d’embuches et de rencontres. Il en ressortira plus enrichi qu’il ne l’aurait jamais espéré. Cela faisait des années que j’entendais parler de ce livre, présenté par certains comme une véritable Bible. Le mot Bible, je l’admets, convient assez bien à l’ouvrage puisqu’il y est énormément question de Dieu, au point que l’athée ou l’agnostique se sentira très certainement désœuvré face à celui-ci. Ainsi, l’omniprésence d’un Dieu catholique m’a fortement dérangée. Je suis en effet de celles qui, sans pour autant être croyante, croient en un certain destin et en un certain ordre du monde. Les idées développées par l’auteur m’ont donc beaucoup intéressée, mais je pense qu’il aurait pu les transmettre de manière plus universelle s’il n’avait pas laissé ses convictions personnelles l’emporter. Bien entendu, l’ouvrage est complexe, peut-être mes réticences sont-elles simplement dues à mon incompréhension et si tel est le cas, j’en suis désolée. Néanmoins, j’exprime ici mon ressenti, qui ne peut en revanche être nié, à savoir que l’auteur, même si ce n’était probablement pas son intention, ferme la porte à ceux qui n’auraient pas la foi, alors que les grandes lignes de ce roman pourraient s’adresser à tous. J’ai également trouvé très étrange que l’objectif de Santiago, qui est pourtant sensé parler le langage du monde, soit pécunier. De manière générale, j’ai été très étonnée que l’argent et la guerre aient une si grande importance dans ce genre de conte. Là encore, peut-être n’ai-je pas compris certaines symboliques qui m’auraient permis de décoder ce récit. Du reste, étant donné qu’il s’agit d’un conte philosophique et non d’un roman à proprement parler, les personnages sont à peine esquissé. Je suis consciente que cela tient certainement au genre et à ses contraintes. Néanmoins, je n’avais pas cette impression en lisant Le petit prince ou Candide, dont les personnages étaient certes peu décrits, mais dont les actes permettaient d’en établir un portrait assez clair. Mis à part cela, Paulo Coelho est parvenu à mettre en place une atmosphère très particulière, et je dirais même unique autour de son histoire. Entre paysages andalous et désertiques, Santiago nous emmène à travers un magnifique voyage, dont l’aspect épique n’est pas pour me déplaire. J’ai aussi beaucoup aimé l’image de la transformation de l’homme en vent, très poétique. Quant au style, il est impeccable : à la fois très simple et très élégant. Les mots sont chaleureux, rassurants et nous poussent non seulement à accomplir nos rêves, mais aussi à croire en nous. Il s’agit en outre d’une véritable mine à citations, plus inspirantes les unes que les autres. Effectivement, les idées énoncées sont novatrices et motivantes, si bien qu’il est difficile de sortir de cette lecture sans ressentir une profonde détermination. Malheureusement et paradoxalement, j’ai déploré quelques longueurs à ce livre, pourtant très court. Car malgré son peu de pages, les idées qu’il manifeste ont tendance à se répéter. On pourrait d’ailleurs résumer le message de ce livre en quelques lignes à peine : chacun de nous doit accomplir sa légende personnelle et écouter son cœur ; à partir de là, l’Univers mettra tout en place pour nous aider à atteindre nos objectifs. Et plutôt que d’exposer cette morale à la fin du livre, Paulo Coelho a choisi de l’expliciter dès les premières pages. L’intérêt de la suite du livre est de ce fait discutable. Une leçon différente mais bien moins percutante selon moi est toutefois exprimée dans les derniers chapitres, à savoir que l’Univers tout entier est régi par l’amour (ce qui, dans toutes les langues du monde, sonne affreusement cucul) et que l’accomplissement du berger tient non pas à son rêve mais au chemin qu’il a parcouru pour le réaliser. A nouveau, je me rend compte que j’ai été fort critique envers ce livre, qui ne m’a pourtant pas tant déplu. J’ai simplement été déçue par rapport aux attentes que j’en avais, mais globalement, je ne suis pas mécontente de l’avoir lu. Comme je l'ai dit, il est extrêmement bien écrit et développe des idées très intéressantes. Elise La peur de la souffrance est bien pire que la souffrance elle-même... C'est dans le présent que réside le secret ; si tu fais attention au présent tu peux le rendre meilleur. Et si tu améliores le présent, ce qui viendra ensuite sera également meilleur. Quand nous avons de grands trésors sous les yeux, nous ne nous en apercevons jamais. Et sais-tu pourquoi ? Parce que les hommes ne croient pas aux trésors. Quand on veut une chose, tout l'Univers conspire à nous permettre de réaliser notre rêve. Résumé: Dans une antiquité imaginaire, le roi Tsongor règne sur l’immense royaume de Massaba qu’il a acquis après 20 ans de combats. Tsongor s’apprête à marier sa fille Samilia au prince d’un pays voisin. Cependant, le jour de fiançailles, un ami d’enfance de la famille royale revient, réclamant la main de la princesse, au nom d’une vieille promesse. Le roi Tsongor décide alors, dans le but d’empêcher la guerre, de se donner la mort. Mais son acte sera vain. Dès lors, au nom d’une femme, des armées et des frères s’affrontent. Loin des combats sanglants de Massaba, le fils cadet de Tsongor, Souba, accomplit la mission que lui a donné son père, c’est-à-dire fonder sept tombeaux pour les sept images de son père (roi glorieux, cruel, père,…). Sur son chemin, il va découvrir des choses insoupçonnées sur son père… et sur lui-même. Après avoir adoré Eldorado, j’ai cherché d’autres livres de Laurent Gaudé. J’ai ainsi lu La mort du roi Tsongor. Bien que j’aie moins aimé ce roman qu’Eldorado, il est à mon sens excellent.
Pour écrire ce livre, Laurent Gaudé s’est beaucoup inspiré du mythe de Troie. En effet, la guerre de Massaba est due à une femme désirée par deux hommes. Cependant, l’auteur a créé une atmosphère intrigante, nouvelle bien qu’accompagnée d’un sentiment agréable de déjà-vu, en plaçant le mythe dans un autre contexte et en changeant le caractère de son Hélène, Samilia. Ainsi, contrairement au mythe originel, Samilia quitte son amour, pour sauver la paix. Je me suis attachée à cette princesse et à son frère Souba car ce sont deux personnages dotés d’une personnalité complexe et qui apportent à l’histoire des réflexions intéressantes. Entre autres, sur la quête de l’indépendance, l’absurdité de la guerre et l’apprentissage de la honte. Malheureusement, j’ai trouvé que ces thèmes n’étaient pas suffisamment développés . Malgré cette déception, j’ai adoré ce roman. Les lecteurs de Laurent Gaudé et les amateurs de mythologie l’apprécieront certainement. Résumé des épisodes précédents : Lou mène une vie ordinaire auprès de ses parents à Stortfold lorsqu’elle perd du jour au lendemain son emploi de barmaid. Elle est alors engagée en tant qu’aide-soignante de Will Trainor, tétraplégique dont elle tombe amoureuse. Il décide néanmoins de se faire euthanasier, ne supportant pas d’être ainsi diminué. Lou lui promet de vivre avec audace et part à Londres, où elle redevient barmaid et rencontre Sam, un bel ambulancier, ainsi que Lili, la fille de Will. Elle se voit ensuite proposer un poste d’assistante à New York où elle commence à travailler pour Agnès, épouse de Monsieur Gopnik, un milliardaire fortuné... Ayant lu les deux premiers tomes de la trilogie, je me devais de terminer la saga et de lire Après tout, le dernier roman de Jojo Moyes. J’avoue également avoir été attirée (voire intriguée) par la stratégie de promotion de ce livre, décrit comme « feel good ». Effectivement, récemment, sont apparus toute une série de livre visant au bien-être et au développement personnel sur la scène littéraire, ce que je ne peux qu’approuver. Toutefois, dans le cas d’une trilogie dont le thème initial était l’euthanasie, j’ai trouvé cela plutôt étonnant. J’ai alors pensé que c’était un tour de maître incroyable que de parvenir à tirer de cette histoire un livre si positif. J’avais donc hâte de lire ce livre et de découvrir comment l’auteur était parvenue à transformer cette histoire au point qu’elle puisse être qualifiée de « feel good ». Malheureusement, cette appellation n’était visiblement qu’une stratégie commerciale. En effet, si le second et le troisième tome sont certes plus légers que le premier, qui abordait un sujet très sensible, ce troisième tome ne m’a absolument pas fait me sentir « good ». Il y est en effet question de mort, de deuil, de relations à distance et de ruptures. Ce sont certes des sujets qui font partie de la vie, et, ne vous méprenez pas, je ne vois aucun problème à ce qu’ils soient abordés dans un livre, mais je déteste qu’on me présente un livre comme ce qu’il n’est pas. Du reste, si je fais obstruction de cette communication douteuse, point de vue contenu, j’ai passé un agréable moment et ne regrette aucunement d’avoir lu ce livre. L’auteur y développe une galerie de personnages très attachants et atypiques, ce qui m’a énormément plu. J’ai ainsi beaucoup aimé retrouver Lou, ses tenues fantasques et son adorable famille. J’ai aussi trouvé très intéressants les nouveaux personnages, dont Madame De Witt, une vieille dame aux allures grincheux qui se révèle avoir un cœur d’or. Je trouve par ailleurs les thèmes abordés intéressants. Effectivement, cela peut sembler très ordinaire à dire mais je pense qu’on ne le rappelle jamais assez: l’argent ne fait pas le bonheur et les apparences sont bien souvent trompeuses. Ces deux dictons vieux comme le monde se confirment ici par l’intermédiaire des Gopnik, famille richissime mais dysfonctionnelle. Malheureusement, du point de vue du style, je le trouve fort simpliste. Les mots ne recèlent aucune poésie, et ne servent bien souvent qu’à à décrire les actions des personnages et les situations dans lesquelles ils se retrouvent. Peut-être est-ce dû à la traduction ? Je trouve cela dommage car le style a pour moi énormément d’importance : il fait en sorte que la lecture apporte quelque chose de plus par rapport à un film, davantage focalisé sur l’histoire. De plus, la correction a visiblement été bâclée. J’ai en effet relevé quelques fautes de frappe dans le texte (notamment un passage qui n’était pas en italique en plein milieu d’une lettre, ce qui pose un problème de compréhension et un magnifique « on pourra pensera à la suite des événements » à la page 558). Enfin, j'ai trouvé que certains passages en disaient trop, servant clairement à introduire la suite ( je pense à la scène de la friperie et de son espace inutilisé à l'arrière pour celles et ceux qui auraient lu le livre). Ce genre d'allusions est fort peu subtile et réduit à néants tout suspense. Heureusement, l’intrigue bien ficelée et les personnages attachants sauvent ce roman. En ce qui concerne la fin, je la qualifierais de satisfaisante. Louisa atteint ses objectifs, trouve le bonheur et tire de son parcours de très belles leçons, mais malheureusement, la scène finale est extrêmement mièvre. Et bien que l’auteur cherche à briser le cliché des retrouvailles romantiques au sommet du Rockefeller center en insistant sur l’abondance de touristes, je pense qu’il aurait mieux valu éviter de terminer là-dessus. Néanmoins, si vous avez aimé les deux premiers tomes, je ne pense pas que celui-ci vous déplaira. Et malgré quelques maladresses dans l’écriture et quelques longueurs (663 pages, tout de même !), je le répète, j’ai passé un bon moment. Elise Les femmes ont toujours dû faire des choix difficiles. Mais on trouve une grande consolation à accomplir simplement quelque chose qu'on aime. Je pensais à la chance que c'était de tomber amoureuse non pas d'un homme extraordinaire, mais de deux - et de votre veine s'ils vous aimaient tous les deux en retour. Je songeai à combien nous sommes modelés par les gens qui nous entourent, et par conséquent au soin qu'il faut mettre à les choisir. Et enfin, je me dis que, malgré tout, il fallait se résoudre à tous les perdre pour pouvoir se trouver vraiment soi-même. |
AuteursRaphaëlle, 17 ans, grande lectrice, du classique à la science-fiction. Archives
Juin 2019
|