Résumé : Désirée, bibliothécaire trentenaire, veuve depuis peu, rencontre Benny, agriculteur bourru qui vient de perdre sa mère, dont la tombe est à côté de celle du mari de Désirée. Ces deux âmes en peine tombent rapidement amoureuses, mais se voient confrontées à toutes sortes de problèmes qui les poussent à rompre. Mais Désirée, pressée par son horloge biologique, change d’avis et demande au fermier de fonder avec elle une famille malgré les différends qui les opposent. Après avoir lu il y a quelques années « Le mec de la tombe d’à côté », roman suédois bestseller applaudi par la critique, que j’avais plutôt apprécié, je me suis plongée dans « Le caveau de famille », relatant la suite de l’histoire d’amour entre Désirée et Benny. Malheureusement, si le premier volume, qui mettait l’accent sur l’impossibilité de cet amour, m’avait plu, le second m’a énormément déçue, et même profondément agacée.
Effectivement, alors qu’il était clair dans « Le mec de la tombe d’à côté », qu’il était inenvisageable pour Désirée de renoncer à son indépendance et à son métier pour devenir la femme idéale de Benny (c’est-à-dire sa mère), c’est ce qu’elle finit par faire, malgré quelques résistances. Ainsi, elle se retrouve à la tête d’une famille de trois enfants (et un quatrième en route), et passe le plus clair de son temps à faire des tâches ménagères, tout en étant constamment dévalorisée par son mari, qui, dans les chapitre qui lui sont consacrés, ne cesse de se plaindre et de comparer son épouse à sa mère. L’auteur ponctue cependant de quelques « Je savais pourtant que j’avais beaucoup de chance et je ne l’aurais échangée pour rien au monde », comme si cela pouvait excuser un comportement machiste et arriéré. La manière dont Désirée se soumettait m’a donc, lentement mais surement, énervée. J’ai cependant décidé de réserver mon jugement, en espérant que la fin changerait la donne. J’aurais par exemple, trouvé intéressant d’apporter à cette histoire une morale féministe. Ainsi, Désirée aurait pu partir avec les enfants et leur offrir un modèle familial et éducatif différent de celui de Benny. Ou bien, Benny aurait pu devenir un homme moderne, comprendre que le rôle de la femme ne se résume pas à élever ses enfants et faire le ménage, et respecter le travail de Désirée. Au lieu de cela, Katarina Mazetti nous donne l’impression qu’on peut déjà s’estimer heureux qu’il ait arrêté de coucher avec sa cousine (qui, par la force des choses, avait plus de ressemblances avec sa mère que Désirée…), comme si cela constituait un exploit en soi. J’aimerais ajouter que ce livre est déprimant à souhait, car la vision de la vie qu’il donne est tout simplement désolante. En effet, l’auteur fait le portrait de parents débordés, devenus des inconnus l’un pour l’autre, visiblement malheureux. Elle ponctue cependant de « Je pense que nous étions heureux », comme si cela pouvait contrebalancer le quotidien affligeant qu’elle vient de décrire. Elle donne ainsi l’impression que « c’est la vie », et qu’il faut se résigner, ne pas en attendre davantage. Enfin, consacrons quelques lignes à Benny, un personnage aussi inconsistant que stéréotypé. Il a tout simplement été bâclé, construit uniquement sur base de stéréotypes. Certes, des hommes de ce genre existent sûrement, mais je ne pense pas qu’il fallait pour autant leur donner son aval, et encore moins sous-entendre que tous les agriculteurs sont des machos attardés. C’est totalement faux et cela donne une très mauvaise image de l’agriculture. En conclusion, j’ai vraiment l’impression d’avoir perdu mon temps et plus jamais je ne lirais un livre de cette auteur, dont le premier livre m’avait pourtant laissé un bon souvenir. Elise
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AuteursRaphaëlle, 17 ans, grande lectrice, du classique à la science-fiction. Archives
Juin 2019
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