Résumé: Santiago, berger, parcourt l’Espagne accompagné de son troupeau. Suite à un rêve troublant, encouragé par un mystérieux roi, il décide de partir à la recherche d’un trésor caché au pied des pyramides. Il entreprend alors un voyage vers l’Egypte, lequel sera semé d’embuches et de rencontres. Il en ressortira plus enrichi qu’il ne l’aurait jamais espéré. Cela faisait des années que j’entendais parler de ce livre, présenté par certains comme une véritable Bible. Le mot Bible, je l’admets, convient assez bien à l’ouvrage puisqu’il y est énormément question de Dieu, au point que l’athée ou l’agnostique se sentira très certainement désœuvré face à celui-ci. Ainsi, l’omniprésence d’un Dieu catholique m’a fortement dérangée. Je suis en effet de celles qui, sans pour autant être croyante, croient en un certain destin et en un certain ordre du monde. Les idées développées par l’auteur m’ont donc beaucoup intéressée, mais je pense qu’il aurait pu les transmettre de manière plus universelle s’il n’avait pas laissé ses convictions personnelles l’emporter. Bien entendu, l’ouvrage est complexe, peut-être mes réticences sont-elles simplement dues à mon incompréhension et si tel est le cas, j’en suis désolée. Néanmoins, j’exprime ici mon ressenti, qui ne peut en revanche être nié, à savoir que l’auteur, même si ce n’était probablement pas son intention, ferme la porte à ceux qui n’auraient pas la foi, alors que les grandes lignes de ce roman pourraient s’adresser à tous. J’ai également trouvé très étrange que l’objectif de Santiago, qui est pourtant sensé parler le langage du monde, soit pécunier. De manière générale, j’ai été très étonnée que l’argent et la guerre aient une si grande importance dans ce genre de conte. Là encore, peut-être n’ai-je pas compris certaines symboliques qui m’auraient permis de décoder ce récit. Du reste, étant donné qu’il s’agit d’un conte philosophique et non d’un roman à proprement parler, les personnages sont à peine esquissé. Je suis consciente que cela tient certainement au genre et à ses contraintes. Néanmoins, je n’avais pas cette impression en lisant Le petit prince ou Candide, dont les personnages étaient certes peu décrits, mais dont les actes permettaient d’en établir un portrait assez clair. Mis à part cela, Paulo Coelho est parvenu à mettre en place une atmosphère très particulière, et je dirais même unique autour de son histoire. Entre paysages andalous et désertiques, Santiago nous emmène à travers un magnifique voyage, dont l’aspect épique n’est pas pour me déplaire. J’ai aussi beaucoup aimé l’image de la transformation de l’homme en vent, très poétique. Quant au style, il est impeccable : à la fois très simple et très élégant. Les mots sont chaleureux, rassurants et nous poussent non seulement à accomplir nos rêves, mais aussi à croire en nous. Il s’agit en outre d’une véritable mine à citations, plus inspirantes les unes que les autres. Effectivement, les idées énoncées sont novatrices et motivantes, si bien qu’il est difficile de sortir de cette lecture sans ressentir une profonde détermination. Malheureusement et paradoxalement, j’ai déploré quelques longueurs à ce livre, pourtant très court. Car malgré son peu de pages, les idées qu’il manifeste ont tendance à se répéter. On pourrait d’ailleurs résumer le message de ce livre en quelques lignes à peine : chacun de nous doit accomplir sa légende personnelle et écouter son cœur ; à partir de là, l’Univers mettra tout en place pour nous aider à atteindre nos objectifs. Et plutôt que d’exposer cette morale à la fin du livre, Paulo Coelho a choisi de l’expliciter dès les premières pages. L’intérêt de la suite du livre est de ce fait discutable. Une leçon différente mais bien moins percutante selon moi est toutefois exprimée dans les derniers chapitres, à savoir que l’Univers tout entier est régi par l’amour (ce qui, dans toutes les langues du monde, sonne affreusement cucul) et que l’accomplissement du berger tient non pas à son rêve mais au chemin qu’il a parcouru pour le réaliser. A nouveau, je me rend compte que j’ai été fort critique envers ce livre, qui ne m’a pourtant pas tant déplu. J’ai simplement été déçue par rapport aux attentes que j’en avais, mais globalement, je ne suis pas mécontente de l’avoir lu. Comme je l'ai dit, il est extrêmement bien écrit et développe des idées très intéressantes. Elise La peur de la souffrance est bien pire que la souffrance elle-même... C'est dans le présent que réside le secret ; si tu fais attention au présent tu peux le rendre meilleur. Et si tu améliores le présent, ce qui viendra ensuite sera également meilleur. Quand nous avons de grands trésors sous les yeux, nous ne nous en apercevons jamais. Et sais-tu pourquoi ? Parce que les hommes ne croient pas aux trésors. Quand on veut une chose, tout l'Univers conspire à nous permettre de réaliser notre rêve.
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AuteursRaphaëlle, 17 ans, grande lectrice, du classique à la science-fiction. Archives
Juin 2019
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