Résumé : Pendant des années, il y eut les Goldman de Montclair et les Goldman de Baltimore, plus riches, plus ambitieux, plus heureux. Marcus, Goldman de Montclair, depuis l’enfance, a toujours été fasciné par ses cousins, Hillel et Woody, les Goldman de Baltimore, avec lesquels il forme le Gang des Goldman. Mais derrière cette façade, apparaissent progressivement des fissures, qui mèneront bientôt à la chute des Goldman de Baltimore, à la grande stupéfaction de Marcus, qui les croyait invincibles. Plusieurs années après avoir lu La vérité sur l’affaire Harry Québert de Joël Dicker, j’ai décidé de me lancer dans la lecture de la « suite », Le livre des Baltimore du même auteur. J’utilise des guillemets lorsque je parle de « suite » car cette histoire est totalement indépendante de la première, seul le personnage principal est le même, à savoir Marcus Goldman, écrivain. Je pense que ce livre a été présenté comme une suite uniquement pour des raisons de marketing, car La vérité sur l’affaire Harry Québert avait été un véritable succès. Je ne dirais toutefois pas que cela me dérange, dans la mesure où cela n’a aucune incidence sur la qualité du roman, qui m’a beaucoup plu. Mais alors que l’Affaire Harry Québert prenait des allures de policier et était essentiellement basé sur le suspense, ce roman puise sa force ailleurs, principalement dans l’écriture fluide et agréable de Dicker. En effet, ce livre se lit très facilement, si bien que le n’ai pas vu défiler ces presque 600 pages. J’ai aussi beaucoup aimé les thèmes que l’auteur a choisi de développer, avec beaucoup de réalisme et de subtilité. Effectivement, il s’agit essentiellement d’un livre sur les rivalités au sein d’une même famille, et sur l’effondrement de celle-ci. Ainsi, l’auteur nous montre comment, très progressivement et de manière insidieuse, la jalousie peut s’installer dans une maison et détruire des hommes. Pourtant, le message final n’est pas négatif, puisque Marcus, le dernier survivant du gang des Goldman, en analysant le passé de sa famille, tire des leçons de leurs erreurs. Il devient ainsi celui qu’il a toujours voulu être, et parvient à trouver un équilibre en allant de l’avant tout en honorant la mémoire de ses cousins. Il y est aussi question d'apparences. Derrière le miroir, les Baltimore ont leurs secrets, leurs défauts et leurs déconvenues. D'ailleurs, Marcus finit par admettre qu'il a sans doute, durant toutes ces années, idéalisé ses cousins, qu'il a perçu d'une certaine manière qui ne correspondait peut-être pas à la réalité. Par ailleurs, Joël Dicker s’écarte parfois de son sujet principal pour glisser quelques réflexions sur la puissance de l’écriture, par laquelle l’écrivain peut faire revivre ceux qu’il aime et réécrire leur histoire, ainsi que sur la notion de rêve. En effet, le ciment même du Gang des Goldman était fait des rêves qui animaient les trois garçons, jusqu’à ce que Woody et Hillel « rentrent dans le moule » comme le dit si bien Dicker, tandis qu’Alexandra et Marcus ne renoncent pas. En outre, les personnages sont réellement attachants et très bien décrits. Certains passages sont également très émouvants, notamment en ce qui concerne le petit Scott. Toutefois, je pense bien que ce qui m’a le plus impressionné, c’est avant tout la narration de cette histoire, complètement désordonnée. Effectivement, l’histoire n’est pas simplement racontée de manière chronologique et selon le principe du narrateur omniscient. Elle nous apparaît du point de vue de Marcus, au fil de ses découvertes, et se développe sur différents niveaux, correspondant chacun à une époque différente. Ces différentes époques s’enchainent les unes aux autres de manière naturelle et tout à fait limpide, sans que l’auteur ne s’emmêle les pinceaux. En conclusion, j’ai passé un très agréable moment et je n’ai aucune réserve concernant ce livre, si ce n’est un point de détail. En effet, il est souvent question du Drame avec un D majuscule, même dans les parties dialoguées. Je trouve que le mot est mal choisi et donne un effet trop théâtral à la conversation. Bien sûr, cela permet de maintenir un certain suspense, mais cela manque de naturel. Elise Beaucoup d'entre nous cherchons à donner un sens à nos vies, mais nos vies n'ont de sens que si nous sommes capables d'accomplir ces trois destinées : aimer, être aimer et savoir pardonner. Le reste n'est que du temps perdu. Les souvenirs, c'est dans la tête. Le reste n'est que de l'encombrement.
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AuteursRaphaëlle, 17 ans, grande lectrice, du classique à la science-fiction. Archives
Juin 2019
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