Résumé : Au lendemain de mai 68, Juliette, Bénédicte et Martine, âgées de dix-huit ans, quittent toutes trois leur petit village de Pithiviers afin de s’établir à Paris où elles espèrent réaliser leurs rêves. Martine aimerait économiser suffisamment d’argent pour s’envoler vers les Etats-Unis, Bénédicte voudrait faire carrière dans le journalisme, et Juliette… n’a aucune idée d’où elle va. Ensemble, elles évoluent et font des choix qui pourraient bien déterminer le reste de leur vie. Il y a quelques mois, j’ai acheté à la foire du livre de Bruxelles un recueil de trois romans de Katherine Pancol – laquelle y était d’ailleurs invitée le samedi pour une séance de dédicaces, mais comme j’y suis allée le dimanche je l’ai manquée de peu. Je suis dégoutée mais revenons à nos moutons. Ce recueil, sobrement intitulé « Premiers romans », regroupe trois de ses premiers succès : Moi d’abord, dont je vous avais parlé dans un précédent article, Vu de l’extérieur, que je n’ai pas encore lu, et Scarlett si possible dont il sera question aujourd’hui. Malheureusement et malgré un titre prometteur (rien de tel qu’une référence à Autant en emporte le vent pour me séduire), je dois bien admettre que j’ai été un peu déçue par ce livre, raison pour laquelle j’ai mis quelques temps avant de me décider à écrire cet article, car j’aime beaucoup Katherine Pancol, tant pour sa manière d’écrire que pour sa personne. En effet, j’ai regardé plusieurs de ses interviews et j’aime beaucoup sa manière de penser et de voir le monde, très positive. Je n’avais donc absolument pas envie d’en dire du mal. Toutefois, n’allez pas penser que j’ai détesté Scarlett si possible. C’est un roman qui se laisse tout à fait lire, je ne peux pas dire que j’ai passé un mauvais moment. J’y ai par ailleurs retrouvé son style élégant et efficace, ainsi que des personnages tout à fait crédibles et très bien décrits, notamment Louis, qui m’a beaucoup plu. Cependant, il n’y a pas vraiment d’intrigue, de fil conducteur, mis à part cette histoire autour du meurtrier de Pithiviers qui arrive assez tardivement et n’occupe pas une place prépondérante dans le récit. Ainsi, j’ai plutôt eu l’impression de lire une suite d’événements, d’anecdotes sans lien entre elles. De la même manière, les trois filles mènent des vies différentes, empruntent chacune leur propre chemin, et il n’y a pas d’autre lien entre elles si ce n’est le fait qu’elles aient été amies par le passé. J’aurais trouvé bien plus intéressant que Katherine Pancol tire de leurs parcours une conclusion commune, une moralité, qu’elle en profite pour aborder un même thème, qui rassemblerait leurs histoires en un tout. Ici, j’ai du mal à comprendre quel enseignement je suis censée tirer de ce roman. Je pense que l'auteur voulait aborder la liberté des femmes après mai 68, mais vu comme ces jeunes filles sont soumises et persuadées que le seul moyen d'arriver à leur fin est de vendre leur corps, je pense qu Katherine Pancol est passée à côté de son réel objectif. De plus, si les personnages sont bien travaillés, les relations qu’ils entretiennent entre eux ne sont absolument pas touchantes. En effet, l’amitié qui lie les trois filles semble même parfois assez malsaine, surtout en ce qui concerne les rapports qu’elles ont envers Bénédicte. Et ne parlons même pas des relations que ces jeunes femmes ont avec les hommes, envers leurs parents ou, dans le cas de Martine, avec sa sœur… J’avais vraiment l’impression qu’au final, personne ne s’aimait ou ne tenait vraiment à qui que ce soit dans ce roman. J’ajouterais à cela, même si ce ne sont que des détails, que je pense qu’il était beaucoup trop question de béton dans ce livre, un sujet qui ne m’intéresse absolument pas. De plus, certains passages sont extrêmement vulgaires, et je ne pense pas que ce langage fleuri apporte véritablement quelque chose à l'intrigue, pour ainsi dire inexistante. Concernant la fin, elle aurait pu être poétique si les personnages, en l’espace de quelques années, n’étaient pas devenus aussi antipathiques, voire aigris (Je pense surtout à Juliette). Je ne conseille donc pas ce livre, et croyez-moi, j’en suis vraiment désolée, mais je pense qu’il est loin d’être le meilleur de l’auteur. Elle a écrit d’autres choses bien plus touchantes, notamment Les hommes cruels ne courent pas les rues et Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi, auxquels j’aurais bien du mal à trouver des défauts. Elise Remarque: malgré tout cela, il faut bien avouer que Katherine Pancol sait manier les mots. Pour preuve, ces deux très beaux extraits. Parce que, même dans la mort, y a les bons et les mauvais élèves... Ceux qui ont droit à un programme spécial à la télé et ceux qui écopent de trente secondes de notule funèbre. Le moyen de passer à la postérité en faisant si court! Faut mourir le bon jour pour ne pas rater sa sortie. C'est ça le bonheur, l'impression d'exister très fort et d'avoir remporté une victoire... C'est une matiere volatile; il se pose un instant, le temps de se faire remarquer, puis repart. On respire, on deplie son thorax, on se dit "je suis bien", mais si on essaie de reproduire cet état si heureux, ça ne marche pas. Le bonheur se méfie des images, des clichés et se tire á toute allure.
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AuteursRaphaëlle, 17 ans, grande lectrice, du classique à la science-fiction. Archives
Juin 2019
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